Ce spectacle est une invitation à franchir La Sublime Porte de la mythiqueIstanbul. Jadis nommée Byzance, puis Constantinople, cette ville entre deux rives constitue le point de passage incontournable entre le continent européen et asiatique, entre l’Orient et l’Occident. Et ce n’est guère un hasard si nous avons choisi La Sublime Porte comme titre de spectacle. Il faut savoir qu’en 1536, l'ambassade envoyée par le roi de France François Ier a passé cette porte appelée par les Ottomans Bāb āli (littéralement la porte élevée ou noble), nom qui, par le truchement des traducteurs, est devenu en français la Sublime Porte*. Mais à nos yeux, cette Sublime Porte revêt aussi une toute autre dimension qui ne peut que nourrir notre imaginaire : elle est empreinte d’une aura de magnificence digne d’un conte des mille et une nuit, elle évoque des promesses de découverte, d’exploration d’un territoire fabuleux prompt à révéler merveilles et trésors. Par définition, une porte est une ouverture et en ce sens, ce spectacle a aussi pour ambition de valoriser, de conforter le dialogue entre les cultures qui se doit d’être préservé au-delà de considérations géo-politiques, ruptures idéologiques ou d’enjeux de pouvoir qui ne cessent malheureusement d’opposer les peuples et les nations entre eux.
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Maksoud karez, saz,
auteur, compositeur, chanteur . Danseur de formation, c’est sa rencontre dans les années 80 avec les derviches tourneurs qui va orienter son parcours artistique vers la musique turque. Il devient ainsi l’élève de Talip Özkan considéré comme le Ravi Shankar Turc qui est aussi un ethnomusicologue de renom. Auprès de lui, il a appris pendant 4 ans à jouer du saz qui faut partie de la famille des luths à long manche que l’on trouve de l’Asie Centrale jusqu’au Proche-Orient. Son chant, tout comme sa pratique musicale, plongent dans ses « racines du ciel » à l’image du concept du Falak qui est considéré comme un état d’esprit cher à la plupart des expressions musicales orientales. À travers son art, il aspire avant tout à créer des liens, des ponts entre les Hommes, là où plus aucun clivage identitaire, religieux ou autre ne subsiste, mais où l’essentiel de ce qui anime l’âme humaine se fond en un espace de paix et d’unité. |
Anne-Sylvie Meyza-Badré,
directrice artistique, auteur-réalisatrice, metteur-en-scène et comédienne. . Née à l’île de La Réunion, elle a suivi des cours à l’École Florent, au Théâtre de l’Atelier et s’est formée auprès d’artistes tels que Mario Gonzalez (Théâtre masqué), Jack Waltzer (Actors Studio), Tapa Sudana (Topeng balinais), Maîtres Zhang Xiaoshen et Lu Zhenghong de l’Opéra de Pékin, Jaime Luis Cortez (Commedia dell’arte), Khira Obaidallah (Danse traditionnelle tunisienne), Amina Alaoui (Danse orientale)… Directrice artistique de la Cie Tour de Babel de 1992 à 2014 puis de FocusTrap à partir de 2015, elle explore depuis plus de vingt ans, le lien entre scènes contemporaines et expressions traditionnelles à travers des échanges artistiques ouverts sur le monde. Adepte d’un Théâtre de l’Incarnation, elle a pour thèmes de prédilection les mythes, les contes, les légendes, la tragédie, la poésie et la nature. |